Qu’est-ce que l’accord d’Escazù ?
Né de la Conférence des Nations-Unies sur le développement durable, dites Rio+20, l’Accord d’Escazù est, à ce jour, le premier traité pour l’environnement concernant l’Amérique latine et les Caraïbes. Le 4 mars 2018, 24 États d’Amérique latine et des Caraïbes ont ratifié le traité dans la ville d’Escazù à San José, capitale du Costa Rica. Cet accord pourrait permettre au Brésil de diminuer grandement les effets du réchauffement climatique.
Ce traité a pour objectif de protéger les défenseurs de l’environnent notamment en renforçant leurs droits. En effet, depuis 2019, plus de 200 défenseurs de l’environnement ont été tués à l’échelle internationale. L’accord d’Escazù va donc chercher à assurer la protection des droits humains à l’échelle régionale.
Alors que le Brésil avait déjà signé le traité d’Escazù en mars 2018 sans jamais le promulguer, la République Fédérative a annoncé l’envoi du document au Congrès le 23 mars 2023 pour qu’il soit débattu. Cette action va permettre l’approbation et la ratification ultérieure du Traité par le président. Ainsi, il pourrait être mis en vigueur et appliqué dans le pays.
Des difficultés de mise en place
Suite à des prises de positions difficiles au sujet du changement climatique, le Président Lula da Silva, récemment élu, a affirmé vouloir ratifier l’accord d’Escazù. Cette décision représente une avancée majeure pour le Brésil puisqu’il semblerait que la présidence de Jair Bolsonaro n’a fait qu’accentuer les effets négatifs du réchauffement climatique. De par une déforestation active et l’extraction des ressources naturelles en Amazonie, Jair Bolsonaro a pu contribuer à l’accentuation de la crise énergétique.
Cet accord a vu le jour suite à de longues négociations. De nos jours seulement 12 des 24 États signataires ont complété le processus de ratification. En plus de cette d’une longue démarche, cette entente est loin de faire l’unanimité. Certains États ne souhaitent pas s’engager car le Traité et ses objectifs peuvent être contraignant pour leurs économies.
Cet accord requiert beaucoup d’engagements des États quant à la cause environnementale. Il s’agit, par exemple, de modifier les prises de positions commerciales entre les différents États. En effet, l’économie brésilienne se base principalement sur les exportations agricoles ou de matières premières. Dans le but de poursuivre les objectifs de l’Accords d’Escazù, le Brésil devrait peut-être verdir son économie ou encore augmenter le pouvoir d’achat de la classe moyenne et populaire afin de localiser la consommation et non la destiner à l’exportation. Ce traité va donc remettre en question ce que l’on va appeler la pratique de l’ »extractivisme » par les autorités locales.
Une étape majeure pour lutter contre le réchauffement climatique
Il s’agit du premier accord au monde liant les droits environnementaux et la protection des droits humains. Cette entente va permettre aux populations locales de donner leurs avis sur les questions environnementales et ainsi influencer les prises de décisions du gouvernement. Le traité privilégie l’accès à l’information des différentes communautés pour une meilleure implication de ces dernières.
La région d’Amazonie a été sévèrement touchée ces dernières décennies. C’est pourquoi de nouvelles règlementations de préservation du territoire sont nécessaires. Cette entente propose un renforcement de la capacité des États afin de pallier le réchauffement climatique. L’accord offre tout de même une marche de manœuvre aux États. En effet, chaque signataire dispose de moyens pour mettre en œuvre ces règlementations. Il est aussi précisé que chaque État peut agir dans la mesure de ses possibilités et de ses moyens. Lors de Conférences des Parties, les États pourront alors discuter de l’effectivité des mesures mises en place par l’Accord.
Ainsi, l’Accord d’ Escazù représente un réel espoir pour le Brésil. Il pourrait permettre de réduire les conflits sociaux et environnementaux très présents dans le pays. Il s’agit de créer une cohésion entre les communautés sur un sujet universel tout en limitant la crise climatique.