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Jérôme de Verdière : « L’humour permet de voir les choses avec un certain recul, c’est-à-dire au second degré. Quand on prend du recul, souvent, on voit mieux les choses ! »

Dans le cadre de la 40ème édition de la Foire du Livre de Brive, nous avons eu la chance de rencontrer Jérôme de Verdière. Jérôme de Verdière est l'animateur de " La revue de presse " diffusée un lundi sur deux, en direct, à 21h sur Paris Première mais aussi auteur de sketchs pour Laurent Gerra sur RTL et auteur de pièces de théâtre. Nouvellement auteur de romans suite à la publication de son premier intitulé " La Robe " aux éditions du Cherche Midi, Jérôme de Verdière a accepté de nous parler de celui-ci pour donner l'envie aux jeunes d'essayer la robe. Il a également prit le temps de revenir sur sa carrière journalistique et de nous parler de son émission avec passion.

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Jérôme de Verdière lors de la 40ème édition de la Foire du Livre de Brive, tenant dans les mains son premier roman intitulé La Robe - Source: Valentin Francy/CSactu
Jérôme de Verdière lors de la 40ème édition de la Foire du Livre de Brive, tenant dans les mains son premier roman intitulé La Robe - Source: Valentin Francy/CSactu
Vous êtes un descendant de la famille aristocratique des Colin de Verdière. Votre famille a touché à diverses disciplines comme la diplomatie, la politique, la musique par exemple. En quoi cet héritage familial vous a-t-il permis de vous ouvrir sur le monde ?

Jérôme de Verdière : Forcément, il y a toujours un déterminisme social. Je dirais surtout que grâce au fait que j’ai eu la chance, le privilège de naître d’abord dans une famille aimante, cela est important, mais aussi dans un milieu socio-économique et culturel favorable qui m’a permis d’échapper à mes handicaps.

Cela ne se voit pas forcément mais j’ai beaucoup de handicaps. Je suis dyslexique, j’étais dysorthographique, je suis toujours dyscalculique, dyspraxique… enfin j’avais tous les « dys » donc ce n’était pas gagné pour moi. Je crois que le fait d’avoir eu des parents qui m’aimaient et qui s’occupaient bien de moi et le fait de baigner dans cet univers culturel assez important, avec des livres etc. m’a beaucoup aidé. Évidemment que si je n’avais pas eu cette chance, je pense qu’à l’heure actuelle, je ne serai pas ici, à Brive, à dédicacer des livres par exemple.

D’ailleurs, je pense souvent à mes premiers professeurs qui m’ont connu quand j’avais 7 ans et que je faisais a peu près 78 fautes d’orthographe en 20 lignes. Si on leur avait dit que le gamin là, serait écrivain dans quelques années, je ne suis pas sur que beaucoup y auraient cru. Je dois donc tout ce qui m’arrive à ma famille, certes, mais aussi à quelques professeurs et cela, il faut toujours le souligner ! J’ai deux professeurs qui, je crois, m’ont sauvé un peu la vie.

Pourquoi avez-vous fait le choix de devenir journaliste ?

Jérôme de Verdière : En fait, c’est un petit peu un choix par défaut. Quand j’avais 14/15 ans, je voulais être Jean-Loup Dabadie. Je pense qu’il n’y avait pas beaucoup de gamins de 14/15 ans qui connaissaient Jean-Loup Dabadie mais moi je le connaissais et j’adorais les films qu’il écrivait pour Claude Sautet, les sketchs qu’il écrivait pour Guy Bedos. Donc je disais que je voulais être scénariste à la base sauf qu’on me regardait en me disant : « Ce n’est pas un métier d’être scénariste. Qu’est-ce que cela veut dire être scénariste ? »

Ainsi, à 17 ans, quand il a fallu choisir les études supérieures que j’allais faire et donc la profession que j’allais embrasser, je me suis demandé quel est le seul métier a peu près normal où l’on écrit. Journaliste m’est venu à l’esprit et c’est comme cela que je le suis devenu.

J’étais heureux d’être journaliste mais le journalisme n’a jamais été une vocation pour moi. C’était pour pouvoir écrire, tout simplement. Finalement, j’allais dire que, au fil de la vie, l’air de rien, j’ai retrouvé la trajectoire ou la destination qui devait être la mienne puisque maintenant, j’écris des sketchs. Je suis très très loin d’avoir le talent et le succès d’un Jean-Loup Dabadie mais simplement, aujourd’hui j’écris des sketchs, des pièces de théâtre, des livres et j’anime une émission qui est quand même une émission avec des humoristes sur scène, dans un théâtre etc. Finalement, il y a une certaine cohérence et cela est vraiment bien !

Jean-Loup Dabadie, homme de lettres français ( 1938-2020 ), portant la tenue verte de l’Académie française où il avait été élu en 2008. Source: AFP
De nos jours, vous animez une émission qui s’appelle La revue de presse sur la chaîne Paris Première. Pourriez-vous nous en parler ?

Jérôme de Verdière : C’est une émission que l’on a créée en 2007. Je suis entouré d’humoristes et nous recevons des invités. Ainsi, je dirais que c’est un talk-show d’humour sur l’actualité puisque l’on y déconne sur l’actualité et tout cela en direct.

En 2007, je me suis aperçu, à ce moment là, que tous les humoristes que l’on voyait à la télévision française et qui étaient très à la mode aussi à cette époque, certains le sont toujours d’ailleurs comme Jamel Debbouze, Gad Elmaleh, Jean-Marie Bigard, Pierre Palamde, Elie Semoun par exemple, ne traitaient plus la politique. Ils étaient que sur des sketchs ou des spectacles sociétaux.

Du coup, je me suis dit qu’il y avait quand même un quelque chose à faire là-dessus et c’est comme cela que nous avons créé l’émission. Tout de suite, elle a eu beaucoup de succès donc nous ne nous étions pas trop trompés. 15 ans après, nous avons toujours les mêmes audiences. Cela veut donc dire que c’est une émission qui dure, ce qui est rare aujourd’hui à la télé.

Jérôme de Verdière ( au centre de l’image ) est entouré de son équipe d’humoristes qui l’accompagne lors de son émission La revue de presse – Source: Philippe QUAISSE/PASCO&CO/PARIS via le compte Facebook de l’émission
Selon vous, en quoi est-il nécessaire de mêler information et divertissement à notre époque ? En quoi est-ce la clef de la réussite de votre émission ?

Jérôme de Verdière : Je vais vous contredire Valentin, ce n’est pas de l’information que je fais. Je fais du divertissement, je fais de l’humour en fait mais simplement je traite des informations. Le but n’est absolument pas de faire de l’information. Je ne suis plus journaliste quand je fais cette émission là, quand j’écris les textes de Laurent Gerra etc. ! Je suis un humoriste, un auteur…

Là où je vous rejoins effectivement, c’est que l’humour permet parfois de faire un pas de côté. Tout d’abord, c’est un exutoire déjà sur certaines informations qui sont difficiles. Il y a des actualités qui sont très difficiles et cela est rare de trouver des actualités très heureuses. En plus, l’humour permet de voir les choses avec une certain recul, c’est-à-dire au second degré. Quand on prend du recul, souvent, on voit mieux les choses !

Extrait de la Revue de Presse de Paris Première publié le 14 juin 2022 par Thierry Rocher, dramaturge, comédien, chroniqueur et chansonnier français – Source: Chaîne Youtube de Thierry Rocher
Pourriez-vous nous raconter un souvenir / un moment fort qui vous a marqué en lien avec votre émission ?

Jérôme de Verdière : C’est très difficile de choisir car j’en ai tellement ! Je vais vous en donner un totalement au hasard. Tiens, comme nous parlions justement d’information, je vais rebondir là-dessus. Je vais vous raconter un souvenir en lien avec Jean Glavany qui était, à l’époque, un député socialiste.

Nous recevions donc Jean Glavany dans l’émission et pour vous situer le contexte, c’était bien avant l’affaire du Sofitel de Dominique Strauss-Kahn. C’était deux ou trois ans avant il me semble. À un moment donné, durant l’émission, Jean Glavany nous raconte une histoire drôle que je vais vous faire de manière très rapide. C’était Dominique Strauss-Kahn qui monte dans un avion, à côté de Jean Glavany et il a un petite culotte qui dépasse du col et Jean Glavany dit soi-disant à Dominique Strauss-Kahn : « Mais c’est quoi là ? Qu’est ce que c’est que cette culotte qui dépasse? » et ce à quoi il aurait répondu : «  Non, non, ce n’est pas une culotte, c’est un patch, j’essaye d’arrêter ! »

C’était une blague bien sûr mais on savait tous que Dominique Strauss-Kahn avait une vie personnelle et sexuelle un peu agitée. En fait, on a dit ce qui allait se passer 3 ans après avec l’affaire du Sofitel en faisant de la fiction, du divertissement. D’ailleurs cet extrait de l’émission, il faut se souvenir parce que l’on a presque un peu oublié aujourd’hui, la déflagration que cela a été cette histoire. Cet extrait avait d’ailleurs fait le tour du monde ! C’est-à-dire que les télés étrangères passaient l’extrait en disant : «  Vous voyez, tout le monde le savait ! ».

« Jean Glavany en a une bonne sur DSK ! « , La revue de presse des 2 ânes, extrait du 26 février 2010 – Source: Dailymotion et La revue de presse des 2 ânes
À partir de sa création en 2007, votre émission est diffusée en direct, un lundi sur deux, sur la chaîne Paris Première depuis un théâtre. En quoi un théâtre incarne-t-il l’ADN de votre émission ?

Jérôme de Verdière : En fait, j’ai envie de dire que cela s’est fait un peu par hasard dans le sens où, au début, on s’est appuyé sur la bande du Théâtre des 2 ânes puis on a ouvert cette émission à d’autres humoristes. Donc cela a été assez naturel de faire cette émission depuis un théâtre.

Ensuite, je crois que c’est hyper important parce que cela fait que cette émission n’est pas une émission comme les autres ! C’est aussi un spectacle et cela participe à son originalité et donc son succès. Par exemple le public qui assiste à l’émission, c’est un vrai public, un public qui ne paye pas mais un vrai public ! Vous savez, ce n’est pas le fameux public de télévision où il y a un chauffeur de salle qui leur dit à quel moment applaudir, à quel moment rire. Ce sont des gens qui viennent parce qu’ils adorent ça et ils viennent puis ils rient ou ils ne rient pas, ils applaudissent ou ils n’applaudissent pas. Je crois que cela est hyper important. Le décor compte beaucoup.

Comme vous l’expliquiez en introduction, vous êtes également co-auteur des chroniques de Laurent Gerra sur RTL avec Stéphane Rose et Pascal Fioretto. Quelle relation avez-vous avec Laurent Gerra en tant que co-auteur ?

Jérôme de Verdière : Très bonne ! T’imagines si je disais qu’elle était exécrable ! ( en riant)

Laurent, c’est devenu un ami. Non mais c’est formidable de travailler pour lui ! Quand il m’a proposé ça, c’est-à-dire il y a 5/6 ans, je lui ai dit tout d’abord merci car c’est un rêve quand même, quand tu es auteur de sketch et que le meilleur humoriste vient te chercher. À l’époque, c’est un peu comme lorsque Johnny Hallyday choisissait un auteur de chanson, c’est le Graal. Quand on a Laurent Gerra et qu’on écrit pour lui, c’est la même chose, c’est le Graal.

Je lui ai dit : «  Je ne sais pas si je vais savoir faire car tu es un Stradivarius. L’avantage c’est que tu es capable, avec des trucs moyens, de les amener très haut mais, en même temps, la fausse note sur le Stradivarius, ça fait mal ! »

Finalement, cela s’est très bien passé, on a la même façon de travailler et de voir les choses, on est des artisans et surtout on aime se marrer ensemble. Du coup, on essaye de transmettre ça.

Extrait de l’émission La revue de presse du 11 mai 2020 – Source: Chaine Youtube de Jérôme de Verdière
Je vais vous poser une question qui peut sonner un peu comme un défi finalement. Est-ce que vous serriez en mesure de nous improviser une chronique humoristique ?

Jérôme de Verdière : Alors non ! L’improvisation part de quelque chose, d’un élément ou d’un événement inattendu. Dans ce cas-là, je peux le faire. Mais là, il n’y a pas d’événement inattendu, donc si non cela s’appelle écrire. C’est pour cela que c’est important d’écrire. On ne peut pas faire improviser une personne, ce n’est pas vrai donc improviser non, ce n’est pas possible. En revanche, si tout d’un coup, vous renversez votre verre par exemple, je peux partir pendant trois heures sur le verre qui a été renversé. Mais à blanc, comme ça, non je ne peux pas, il faudrait que je l’écrive, que je choisisse un thème, qu’est ce qu’il se passe…

Donc pour vous cela nécessite du temps d’écrire et ce n’est plus réellement de l’improvisation à partir du moment où vous écrivez quelque chose ?

Jérôme de Verdière : Par définition oui, quand on écrit, ce n’est plus de l’improvisation !

Et évidemment que c’est un travail ! Alors, évidemment, on essaye que le travail ne se sente pas. Comme, il me semble, le disait Sartre, il ne faut pas que ça sente « la sueur ». Il ne faut pas que l’on sente que c’est du travail alors que cela en est.

Vous nous recevez dans le cadre de la 40ème édition de la Foire du Livre de Brive. Comment vivez-vous cette foire ?

Jérôme de Verdière : C’est super ! Je commence à avoir fait quelques salons du livre néanmoins donc je commence à avoir l’habitude de ce type de manifestations.

Pour vous parler de la Foire du Livre de Brive, c’est le plus gros salon avec le salon du livre de Paris bien sûr. Mais pour moi, c’est le plus gros salon de France. Il y a je ne sais pas combien de milliers, de dizaines de milliers, c’est même peut-être plus que 100 000 personnes qui viennent ici. C’est fou quoi, donc complètement dingue !

Je trouve cela hallucinant de voir la diversité d’auteurs qu’il y a également. C’est à dire que l’on passe d’un auteur qui vend des livres par caisses mais qui n’a finalement que très peu de notoriété à des gens, des vedettes qui ne vendent pas forcément des livres mais qui sont forcément très connues. Comme par exemple François Hollande. Là je vois Franz-Olivier Giesbert que j’aime beaucoup par ailleurs et qui me le rend bien ! Il y a également Annie Duperey mais aussi Irène Frain, ce qui est énorme !

C’est la première fois que je viens ici en tant qu’auteur car il s’agit de mon premier roman donc comme je viens d’arriver, je viens très modeste parce que cet événement est très important !

Jérôme de Verdière devant son stand lors de la 40ème édition de la Foire du Livre de Brive-la-Gaillarde – Source: Valentin Francy/CSactu

En parlant de premier roman, pourquoi avez-vous franchi ce cap d’écrire un roman et quelle a été votre source d’inspiration ?

Jérôme de Verdière : L’histoire de mon livre intitulé « La Robe », c’est l’histoire d’un homme qui rentre chez lui et qui se voit offrir une robe par sa femme pour qu’il la porte. Tout sa soirée va se transformer en cauchemar pour cet homme là. En gros, je me moque des vieux réacs dont je fais parti et qui disent que c’était mieux avant, qu’ils veulent rien changer, pas bouger, mais aussi des progressistes qui veulent que tout change, qui veulent qu’il n’y ait plus de différences de sexes etc… Je me moque de tout ça en gros.

Le point de départ de cette histoire m’est venu au moment où, il y a 4/5 ans, le mouvement « MeToo » est vraiment arrivé, où le néo-féminisme est arrivé dans le débat public. J’avais parfois quelques conversations agitées avec ma femme et à la fin d’une de ces conversations agitées, pour rire, pour la faire rire et pour détendre l’atmosphère je lui ai dit : « Écoute, je veux bien tout faire pour les femmes mais, en tout cas, vous ne me ferez jamais porter de robe ! » Ce qui est une blague que j’ai lancé comme ça et je me suis dit, tiens, c’est peut-être le début d’une histoire et voilà, effectivement, le livre commence comme ça.

Mais justement, ce n’est pas vous qui êtes entrain de porter une robe sur la couverture de votre livre ?

Jérôme de Verdière : Bien vu ! On ne voit pas le haut de mon visage mais c’est moi ! C’est à dire que je me suis retrouvé et c’est bien fait pour moi, je n’avais qu’a pas écrire ça, exactement dans la peau de mon héros. D’autant que je pose en robe donc et m’accompagnait durant cette séance photo, deux femmes, une directrice artistique et une photographe donc j’étais vraiment dans la peau de mon héros et j’ai vécu ce qui vit Jean-Pierre.

La couverture du roman de Jérôme de Verdière intitulé La Robe. On peut effectivement y voir son auteur poser en robe. – Source: Lisez

En quoi votre œuvre s’inscrit dans une réflexion sociétale en interrogeant ou en dépeignant les rapports hommes-femmes ?

Jérôme de Verdière : En quoi, j’en sais rien. Ce que je sais, c’est que je pense que la littérature, les livres, même les romans et presque surtout les romans sont là pour ça. Ce ne sont pas des essais ou des études. Je pense que ça va chercher l’intime, c’est à dire que ça va chercher l’individu, l’histoire individuelle, mais cela pousse à l’universel. Je trouve qu’un roman, une histoire est intéressante à partir du moment où l’on sent que le lecteur va vraiment à l’intérieur des personnages, qu’il sent ce qu’ils vivent ou qu’il se dit : «  Ah oui, cela me fait penser à ça ! » ou « Ah oui, j’ai vécu ceci ! ». C’est la que cela devient universel.

Ce n’est pas lui qui a inventé ça mais cela me fait penser à Molière. Molière, c’est des histoire d’hommes et de femmes mais voilà, tout le monde a vécu, vit ou vivra ce genre d’histoires. Donc forcément, à un moment donné, on vit dans une époque d’où l’on ne peut pas complètement s’extraire de l’époque. J’aurais pu raconter la même histoire et cela se serait passé au XVIIIème siècle mais l’histoire aurait été très différente.

Au vu de votre parcours, quel regard portez vous sur votre métier de journaliste, de présentateur d’émission ? Comprenez-vous la crise de défiance vis-à-vis des médias ?

Jérôme de Verdière : C’est un vaste sujet ! Oui, je comprends a peu près tout, après, le truc, c’est qu’aujourd’hui, l’information est partout ! C’est à dire que maintenant, on peut avoir 80 chaînes de télévisions facilement même beaucoup plus. On a internet, c’est de l’information quasiment à l’infini donc tout cela est en mutation totale.

J’aillais dire que plus grave que la crise de confiance, c’est qu’il se passe un bouleversement complet. Les gens regardent beaucoup moins la télé, ils écoutent beaucoup moins la radio. Il y a des consommations de Youtube et autres qui font que les gens s’informent via les réseaux sociaux. Réseaux sociaux qui ne sont pas des sites d’informations. Tout cela est entrain de changer considérablement et je pense que tout le monde, où que l’on se trouve, que l’on soit d’un côté ou de l’autre de la barrière, tout le monde est un peu paumé, un peu perdu. Ce qui est normal parce que cela va très très vite, à une vitesse considérable et je pense que c’est cela qui entraîne cette impression de crise de confiance.

C’est pour cela que je pense que c’est plus qu’une crise de confiance, je ne pense pas que cela soit une crise de confiance d’ailleurs mais plus le fait que l’on est paumé, que l’on est perdu quoi ! Que ce soit ceux qui font l’information que ceux qui la reçoivent d’ailleurs !

Pour passer à la thématique de la jeunesse, quel message souhaiteriez-vous délivrer à celle-ci ?

Jérôme de Verdière : De garder la foi en l’avenir, en la vie ! Je comprends même si moi je suis vieux, j’ai 48 ans, mais j’ai des enfants de 23, 20 ans et 8 ans. Je comprends tous les mouvements écolos qui disent de faire attention à la planète et tout ça. Mais, parfois, je trouve que cette génération est parfois très déprimée et très triste et j’ai envie de dire, ne vous faîtes pas non plus totalement contaminer par tout ça. Tout d’abord parce que le monde de demain, c’est vous qui allez le faire, c’est pas nous et vous avez même le droit de considérer que nous avons fait n’importe quoi, c’est votre droit ! Mais, c’est vous qui allez le faire ! De plus, je trouve que la meilleure façon de construire des choses, c’est d’être dynamique, d’être joyeux, d’avoir aussi de la légèreté. C’est important la légèreté !

Tout est entrain de changer comme j’en parlais à la question précédente et moi, par exemple, je croise beaucoup de jeunes qui font des stages, qui veulent être journalistes, qui veulent faire de la télé, de la radio etc. et je leur dis de prendre des initiatives. On ne va pas vous les donner les initiatives, ce qui est dommage ! Il y a de moins en moins de transmission. On vous fait pas de cadeaux. Mais allez-y vous, parce qu’il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire !

Objectivement, pour ma part, je suis sur que vous, Valentin, qui avez 21 ans, je suis sûr que vous maîtrisez tout ce qui est nouvelles technologies alors que moi je suis nul dans ce domaine par rapport à vous. C’est vous qui allez le faire donc vous êtes plus intelligent, donc allez-y, prenez, foncez et faites des choses ! Prenez des initiatives et ne vous laissez pas écraser par ce climat qui est dur. Je ne suis pas entrain de dire que c’est facile. Mais essayez de trouver de la joie où il y a en a, du plaisir aussi car c’est vachement important le plaisir !

Petite parenthèse, je trouve que, pendant la Covid, la plus grande injustice a été pour cette génération là dont vous faîtes partie. Parce que, en réalité, vous, vous ne craigniez rien, vous n’étiez pas ceux qui transmettaient la maladie. Vous avez été remarquables de sagesse pour la plus part et en même temps, on a cessé de vous reprocher grosso-modo d’être jeunes et en bonne santé. Je ferais du jeunisme en disant ça, mais, c’est très bien que la société se soit rendu compte qu’elle avait des personnes âgées et qu’il fallait s’en occuper mais il ne faut pas qu’elle oublie qu’il y a des jeunes aussi et que, à priori, c’est quand même plutôt eux qui vont avoir un rôle à jouer dans les quelques années à venir !

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