Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Bertrand Deckers:  » I love Elizabeth II est une déclaration d’amour d’un petit fils imaginaire à une granny légendaire qui a marqué l’histoire ! « 

Dans le cadre de la 40ème édition de la Foire du Livre de Brive-la-Gaillarde, nous avons eu l'opportunité de pouvoir rencontrer Bertrand Deckers. Bertrand Deckers est un spécialiste des têtes couronnées et plus particulièrement de la dynastie des Windsor appartenant à la monarchie anglaise. Il est connu du grand public grâce à ses apparitions dans l'émission Touche pas à mon poste de Cyril Hanouna. Pour CSactu Bertrand Deckers a accepté de nous parler avec passion de la reine Elizabeth II et de son nouveau livre intitulé " I love Elizabeth II " paru aux éditions Robert Laffont.

Partagez ce post

Vous êtes né en 1985 à Seraing en Belgique et dès votre plus jeune âge, vous développez une passion pour l’actualité des têtes couronnées. Comment vous est-elle venue ?

Bertrand Deckers : Et bien, je ne sais pas. J’ai coutume de dire qu’elle fait partie de moi, elle fait partie de mon ADN en quelque sorte. Les familles royales , pour moi, ça coule dans mon sang. Je ne sais pas comment cette passion est venue puisque mes grand-parents n’étaient pas forcément fans, comme plein d’autres grand-parents, des têtes couronnées.

Je pense qu’à la base, c’est une fascination pour l’image. Les familles royales, de nos jours, c’est de l’image. Elles n’ont plus qu’un rôle de représentation et je crois que, lorsque je suis enfant, c’est ce qui m’interpelle. En tout cas, c’est la belle image des royautés, c’est à dire de voir la reine en robe longue et en diadème, c’est le roi en uniforme militaire avec les médailles qui me passionne. Ainsi, je pense que c’est d’abord un intérêt pour l’image, la belle image.

La diffusion des obsèques de Lady Diana à la télévision lorsque vous avez 11 ans vous a donné envie de devenir « journaliste chez les rois » à l’image de Stéphane Bern que vous évoquiez précédemment et qui devient votre modèle. Comment imaginiez-vous ce dessein étant petit ?

Bertrand Deckers : C’est une bonne question ! Je ne l’imagine pas, je le veux. J’ai le souhait de les rencontrer, de les approcher mais je ne sais pas encore la façon avec laquelle cela va se faire. En réalité, pour pouvoir se faire, je vais souhaiter devenir journaliste et cela va être ma façon à moi, en intégrant des magazines spécialisés dans l’actualité royale aussi, de pouvoir approcher ces gens qui sont un peu inapprochables pour le commun des mortels.

Pourquoi avez-vous souhaité et fait le choix de devenir journaliste plutôt qu’historien au vu de votre passion ?

Bertrand Deckers : Parce que je voulais être sur le terrain très vite ! J’ai fait en Belgique un cursus d’études en journalisme qui était de 3 ans après le bac et c’est ce que j’y ai appris qui m’intéressait très fortement. D’ailleurs, dès la 3ème année, nous étions d’emblée immergés en stage, on était sur le terrain. J’ai effectué ma toute dernière année de stage chez le magazine Point de vue, Images du monde et c’est notamment là alors que j’ai 20 ans, que je fais et que je couvre mon premier reportage. Il s’agit d’un voyage d’État, je suis au Luxembourg et je couvre la visite du roi Juan-Carlos et de la reine Sofia. Quand on a 20 ans et que l’on rêve d’approcher les rois, ce sont pour moi des moments qui resterons gravés à jamais dans ma mémoire.

Sophia et Juan-Carlos d’Espagne – Source: Abaca press via ELLE magasine

De nos jours, vous êtes connu du grand public grâce à vos apparitions dans l’émission « Touche pas à mon poste » de Cyril Hanouna. Comment vivez-vous votre expérience TPMP ?

Bertrand Deckers : Elle est enrichissante du point de vue où TPMP me permet de toucher des personnes que je ne toucherais pas en temps normal. J’ai beaucoup de lecteurs jeunes, ce qui pour le coup est assez rarissime lorsque l’on s’intéresse aux têtes couronnées et que l’on a une fascination pour Elizabeth II. Donc merci Cyril Hanouna. Tout cela, c’est grâce à lui !

D’un autre côté, elle est parfois difficile et compliquée parce que c’est un univers de la télévision, c’est un talk-show très regardé, très populaire auquel il est parfois difficile d’amener ce volet culturel et historique, c’est vrai.

Cyril Hanouna démontre beaucoup de sympathie à votre égard lorsqu’il vous reçoit. Comment décririez-vous votre relation et prévoyez-vous de réaliser des documentaires sur les monarchies avec C8 ?

Bertrand Deckers : Alors, des documentaires, non, ce n’est pas du tout à l’ordre du jour. Il y a néanmoins une très forte demande d’où l’idée de ce livre qui est de raconter toutes les histoires que je tente de raconter chez Cyril et pour lesquelles je suis interrompu. Il y a beaucoup de gens qui me disent : «  On voudrait connaître la fin d’une histoire, on voudrait que vous la développiez Bertrand ». Par écrit j’ai une grande sensibilité et j’ai une grande sensibilité pour l’écrit aussi donc le projet est de développer cela dans des livres, pas tellement dans des documentaires.

J’aime faire de la télé parce que je suis là, je raconte des histoires mais le documentaire est très lourd à gérer. Il faut gérer toute la partie image etc. et cela n’est pas mon métier pour le coup. Donc non, le documentaire n’est pas à l’ordre du jour.

Pour ce qui est de ma relation avec Cyril, elle est adorable. Merci Cyril de m’avoir fait confiance, de me faire revenir aussi régulièrement et en même temps, elle est tissée d’une relation « je t’aime, moi non plus » puisqu’il reconnaît clairement que les familles royales, ce n’est pas tellement sa « came » pour reprendre son expression. Dans le fond, il le fait parce qu’il y a une demande de la part du grand public.

Bertrand Deckers et Cyril Hanouna – Source: TPMP/C8/BANIJAY

Vous nous recevez dans le cadre de la Foire du Livre de Brive où vous y présentez votre livre intitulé I love Elizabeth II. Pourquoi avez-vous choisi cette foire comme première étape du « I love Elizabeth II tour » pour reprendre votre propos sous une publication Instagram ?

Bertrand Deckers : Tout simplement car le livre est sorti le 3 novembre, il est sorti jeudi et la Foire du Livre de Brive s’ouvrait le Vendredi 4 donc c’était évident de faire cette foire comme ouverture du I love Elizabeth II tour pour pouvoir dédicacer mon livre.

C’est très touchant pour moi car, lorsque l’on fait de la télévision, on n’est pas vraiment en rapport, en contact avec les gens. Cette foire du livre permet vraiment d’avoir des réactions du public qui regarde C8 ou qui s’intéresse à la reine tout simplement.

Pourriez-vous nous parler plus en détail de votre nouveau livre paru aux éditions Robert Laffont ?

Bertrand Deckers : I love Elizabeth II n’est pas une biographie, c’est plutôt une déclaration d’amour dans le fond, une déclaration d’amour d’un petit fils imaginaire a une granny légendaire ! Une granny qui, comme le disent les anglais, a marqué l’histoire !

Il se veut très accessible, c’est une porte d’entrée pour mieux connaître Elizabeth II en quelque sorte. Il fourmille de petites anecdotes mais pas des anecdotes pour le plaisir de raconter une anecdote. À chaque fois, c’est l’anecdote qui va permettre de mettre en lumière quelque chose de plus évident, quelque chose de plus marquant, de plus historique.

On rappelle que c’est 70 ans de règne, ça c’est historique pour le coup ! Mais, c’est 70 ans de règne qui ont à jamais marqué l’histoire puisqu’elle accède au trône en 1952. La télévision à l’époque est encoure balbutiante et elle va réussir à gérer, du moins elle va mettre énormément de choses en ordre pour gérer les médias et les tabloïds puisque sa mort, le 8 septembre 2022, est annoncée par un tweet. C’est complètement incroyable pour une souveraine qui a connu Winston Churchill comme Premier Ministre.

La reine Elizabeth II et le Premier Ministre Winston Churchill – Source: Keystone/Gamma-Rapho/Getty

En quoi était-il important pour vous de déclarer votre amour à la reine Elizabeth II et n’avez-vous pas peur que celle-ci soit perçue comme un éloge funèbre au vu du contexte de parution ?

Bertrand Deckers : Oui et non. Alors, oui, il est vrai que c’est interpellant dans le sens où je termine d’écrire ce livre le 1er septembre et elle meurt le 8 septembre. Ce qui fait aussi que la chose est encore jouable et que aujourd’hui, en sortant ce livre, on est la seule biographie à tenir compte de la mort, des obsèques, des funérailles. Donc on est la seule biographie complète qui existe à l’heure actuelle sur le marché.

J’avais ce besoin d’écrire sur la reine parce que c’est un hommage que je suis entrain de rendre. Il y avait aussi énormément de messages de gens qui s’intéressent à mon profil, qui me voient chez Cyril et qui m’interpellent en me disant qu’il est étonnant que je n’ai rien écrit sur la reine alors que j’ai, par exemple, consacré un livre aux Romanov en 2015.

C’est donc à la demande des gens que j’ai écrit ce livre, c’est vrai et je les en remercie parce que j’ai l’impression, maintenant qu’elle est partie, d’avoir bouclé une boucle.

Savez-vous si votre livre a été lu par des membres de la famille royale ou vos contacts au Royaume-Uni et quelle réception a-t-il reçu outre manche ?

Bertrand Deckers : Je ne pense qu’il ait été lu par des membres de la famille royale ou mes contacts au Royaume-Uni tout simplement car le livre est sorti il y a deux jours. Ils sont de plus très peu à pouvoir maîtriser suffisamment le français pour pouvoir livre une biographie en français. Je pense vraiment que seul Charles III pourrait le faire car il le maîtrise parfaitement. Mais, très honnêtement, je pense qu’il a autre chose à faire que de lire des biographies concernant sa mère à l’heure actuelle.

Je tiens également à vous préciser que je ne vise pas le marché anglais, je vise essentiellement les lecteurs français qui regardent TPMP et qui sont frustrés de ne pas connaître l’intégralité des petites histoires que je raconte.

Justement, cela paraît étonnant que vous ne cherchiez pas à viser le marché anglais sachant que ce livre est une biographie de la reine Elizabeth II. Est-ce que, dans votre idée, il est plus intéressant de participer à l’encrage de la reine dans la pop culture française ou du moins dans la culture française ?

Bertrand Deckers : Absolument ! Pour moi, Elizabeth II n’est pas une reine. Je la considère comme tout sauf une reine ! Pour moi, elle est une star, elle est même une pop star ! Elle est plus Marilyn que Marilyn ! Elle est très rock’n’roll Elizabeth II. On a pu le voir quand elle a accepté de jouer de son image lors de la séquence avec James Bond, de l’ultime séquence avec l’ours Paddigton par exemple. Elle jouait de cela. Elle a même accepté d’être peinte par Andy Warhol ce qui démontre une ouverture d’esprit incroyable pour une reine du Royaume-Uni, de Grande Bretagne, d’Irlande du Nord ! Il faut aussi rappeler qu’elle était cheffe de l’église anglicane. Ainsi, j’ai souhaité mettre en lumière cette ouverture d’esprit.

Le marché anglais n’a, très honnêtement, pas besoin de moi. Il fourmille déjà de spécialistes royaux. De plus, il faut également savoir que les quotidiens, les tabloïds anglais contiennent des articles à propos de la reine et de la famille royale tous les jours, 7J/7 ! Donc très honnêtement, ils n’ont pas besoin de moi.

Comment expliquez-vous le fait que la reine Elizabeth II ait du succès au près des jeunes français ?

Bertrand Deckers : Ça, c’est incroyable ! Je reste très humble et très modeste encore une fois, cependant, je pense que je suis parvenu à mettre en lumière une femme que l’on ne connaît pas ! Une femme que le jeune public ne connaît pas forcement ! C’est ce qui fait cette fascination pour la reine. Ce n’est pas tellement pour moi en réalité. Alors, oui, ok, le personnage amuse un peu, certes c’est vrai, mais c’est surtout parce que j’ai une héroïne qui est complètement incroyable ! J’ai une héroïne, mais aussi une saga. Les Windsor, c’est fascinant ! The Crown n’est pas la première série sur Netflix pour rien, c’est parce que le casting est absolument éblouissant !

Pour conclure cette interview, quel message souhaiteriez-vous adresser à la jeunesse ?

Bertrand Deckers : Je voudrais leur dire qu’il faut regarder ce qu’il s’est passé hier pour peut-être mieux comprendre ce qui se passe aujourd’hui et ce qu’il se passera demain. Je lui dirai également que l’histoire peut regorger d’épisodes fascinants si l’on trouve la personne qui peut la raconter. Je suis blazé, lassé, fatigué de ces historiens qui ne font même plus l’effort d’être accessibles au plus grand nombre. C’est contre cela que je milite dans le fond. Je voudrais rendre l’histoire accessible et c’est un petit peu « mon combat ». Ainsi, intéressez-vous à l’histoire et si vous cherchez un petit peu, vous allez forcement trouver des récits qui vont vous captiver et vous permettre de comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Total
0
Share

CSMAG, votre point actu’ mensuel !

Nous souhaitons faire de ce magazine le reflet de l’esprit de CSactu, en y intégrant toute nos nouveautés : articles de fond, podcasts, émissions sur Twitch, conférences et bien plus encore. 

Chaque mois, nous nous engageons à vous offrir un magazine qui, tout en valorisant le travail de notre rédaction, mettra en lumière l’ensemble des initiatives portées par CSactu.