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Jules Robin, le rythme effréné d’un espoir de l’athlétisme français

Jules Robin est athlète français de haut niveau. Sportif à l’INSEP, le pôle de préparation français aux Jeux Olympiques, Jules Robin compte aujourd’hui 3 sélections en Équipe de France en 3000m (championnats d’Europe U20), cross-country (championnats d’Europe U20) et en 10km (match international). Il suit en parallèle des études à Sciences Po Paris, et nous a accordé une interview exclusive.

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Timothée Thomas-Collignon : Est-ce que tu peux te présenter brièvement pour les personnes qui ne te connaissent pas ?

Jules Robin : Moi, c’est Jules, je viens d’avoir 20 ans et je suis sportif de haut niveau en athlétisme. Je suis un double cursus INSEP – Sciences Po, et j’essaye de concilier les deux tant bien que mal !

TTC : Concilier les deux, ton emploi du temps doit être très chargé… Arrives-tu quand même à trouver du temps libre à côté de cette double vie ?

JR : C’est clair qu’en France, c’est bien plus compliqué de concilier les deux que dans d’autres pays comme aux États-Unis, ou ce système est bien plus démocratisé. Après, personnellement, j’ai la chance de suivre un programme aménagé fait par des sportifs.

Je cours 9 à 10 fois par semaine, avec en plus 2 entraînements de musculation ou de vélo. Sinon, j’ai 3 jours de cours, que j’essaye de suivre en présentiel le plus possible. Je m’entraîne le matin, j’ai cours entre 8h30 et 14h, et l’après-midi, j’ai le gros entraînement de la journée à l’INSEP. Un rythme un peu effréné, mais qui constitue mon équilibre. J’essaye quand même de m’octroyer un peu de temps libre cette année.

TTC : Quand, et pourquoi avoir débuté l’athlétisme ?

JR : J’ai un père très sportif, qui a toujours fait des marathons, des ironmans, donc je pense que c’est en partie pour ça que j’en suis là aujourd’hui. Mais j’ai découvert l’athlétisme assez tard, en 2020 pendant le Covid. J’ai arrêté le triathlon parce que je ne prenais plus aucun plaisir à l’entraînement… J’aimais ni nager, ni rouler ! Il restait plus que la course à pied, là où j’étais meilleur et là où je prenais plus de plaisir !

TTC : Une seule médaille française aux Championnats du Monde d’athlétisme cette année. Comment expliquer ceci, et penses-tu que la France en fait assez pour ses espoirs ?

JR : Alors non pas du tout, il y a une marge de progression immense. C’est surtout un peu désolant étant donné que nous accueillons le plus gros évènement sportif mondial dans 2 ans. On est très loin du compte, et plein de fédérations auraient dû mettre des politiques en place bien avant. On va se retrouver en 2024 avec des athlètes peu compétitifs dans certaines disciplines. Comparé aux États-Unis, c’est vraiment le jour et la nuit (les dispositifs mis en place pour concilier le sport et les études). Et, pour les résultats, je pense qu’on est tout simplement en plein passage de témoin.

« Le cross-country c’est l’école de la vie » Jules Robin
TTC : As-tu repéré des athlètes de la future génération avec un vrai potentiel ? Peut-être Sasha Zhoya ou d’autres ?

JR : Oui Sasha et il y en a d’autres. Beaucoup de Français ont été médaillés aux Championnats du Monde U20. Le plus dur, c’est de faire la même chose chez les seniors. Mais en espoir, je pense à Sasha Zhoya (110m haie), Erwan Konaté (saut en longueur), Jules Pommery (saut en longueur), Shana Grebo (sprint), j’en oublie sûrement, mais il y a vraiment plein de jeunes talentueux, des futurs grands champions !

TTC : La question de l’engagement politique des sportifs a été relancée avec la Coupe du Monde de football au Qatar. Pour toi, avez-vous, sportif de haut niveau médiatisés, un rôle à jouer là-dedans ?

« C’est clairement aux athlètes de se positionner sur les questions politiques. »

Jules Robin

JR : Personnellement, j’ai un avis assez tranché sur la question. C’est clairement aux athlètes de se positionner. Après, je comprends évidemment les sportifs qui ne pourraient pas se positionner sur un évènement. C’est compliqué quand t’es athlète de haut niveau et que tu t’es entraîné toute ta vie pour ça de boycotter des Jeux Olympiques (Pékin 2020) pour des raisons idéologiques. Mais c’est sûr que pour faire bouger certaines choses, il faut que les sportifs de haut niveau défendent publiquement des causes. Le levier d’action il est là, et pas autre part.

TTC : Quelles sont tes prochains objectifs ? Les JO 2024 de Paris, ça fait rêver ?

JR : Oui, c’est sûr que ça fait rêver. Mais pour être très transparent, ce n’est pas une chose à laquelle je pense tous les jours. Une carrière ça se construit sur le long terme et je suis réaliste, je sais qu’il y a une encore une sérieuse concurrence devant moi. Personnellement, je veux mettre toutes les chances de mon côté pour être présent 4 ans plus tard aux Jeux Olympiques de Los Angeles (2028). Je serai sûrement au summum de ma carrière de sportif à ce moment-là, donc je fais tout pour atteindre cet objectif !

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