Il y a 80 ans, la rafle du Vel d’Hiv …
Les 16 et 17 juillet 1942 marquent l’histoire de Paris, de la France, de la Seconde Guerre mondiale. À 4 heures du matin a débuté la plus vaste opération massive de la Shoah en France, plus de 13 000 Juifs – dont 4115 enfants – sont arrêtés à leur domicile. Tous sont des juifs apatrides.
Cette arrestation massive est conduite par René Bousquet, principal organisateur qui coordonne la milice qui est à l’œuvre durant cette rafle.
Ces hommes, ces femmes et ces enfants sont embarqués dans des autobus et conduits au Vélodrome d’Hiver, un stade parisien dans le XVème arrondissement de Paris. La plupart des Juifs arrêtés y séjournent jusqu’au 22 juillet dans des conditions effroyables.
Après avoir été retenues de force dans ce stade, les familles sont transférées à Pithiviers notamment mais aussi à Beaune la Rolande, deux camps de transits, avant d’être envoyés à Auschwitz-Birkenau, un camp de concentration et d’extermination en Pologne.
La lente reconnaissance du rôle de la France
La rafle du Vel d’Hiv a été rendue possible par la coopération des autorités françaises avec le régime nazi. Bien qu’il s’agissait d’un régime différent, ce sont des français qui ont œuvré à ces arrestations massives. Cet évènement crée une vraie rupture, elle divise l’opinion et pousse certains à entrer dans la résistance.
La question du rôle de la France lors de la rafle et plus globalement lors de la Seconde Guerre mondiale. Dans l’immédiat après-guerre, elle divise à la fois les Français et les historiens. Henry Rousseau développe « le syndrome de Vichy » expression désignant la volonté d’oublier la collaboration pour privilégier l’union nationale. À l’instar de Rousseau, Annette Wieviorka parle du « Grand silence » pour désigner l’absence totale de considération et l’oubli des victimes.
Après l’ère du silence vient l’« ère du témoin » (Annette Wievorka), période qui désigne le déliement des langues et la place croissante que prennent les survivants dans le débat public. Une lente reconnaissance se développe et la construction de la mémoire se met en place.
Le mémorial de la Shoah à Pithiviers
80 ans après la rafle du Vel d’Hiv, la gare de Pithiviers devient un lieu de mémoire et de témoignages. Ce lieu est principalement destiné « aux scolaires » a affirmé Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah. Ce dernier estime qu’il s’agit d’un « lieu de mémoire unique en France ».
Ayant pour but de rendre hommage aux victimes, ce mémorial a pour but de faire le pont entre le passé et le présent. Emmanuel Macron était présent ce dimanche à l’inauguration de ce nouveau site dédié à la mémoire des déportés. Il en a profité pour rappeler que le combat contre l’antisémitisme doit se poursuivre et a souligné « la responsabilité de la France » lors de ces évènements qui « souillent notre histoire ».