L’histoire de la fête du travail en France :
En France, la fête du travail et la journée internationale des travailleurs se confondent. En effet, la IIe internationale socialiste réunie à Paris décide le 20 juillet 1889 de faire de tous les 1er mai une journée lors de laquelle se dérouleraient des manifestations en faveur de la limitation du temps de travail à 8 heures par jour. On doit son nom à Jules Guesde, figure important du Parti Ouvrier (PO) sous la IIIème République.
La fusillade de Fourmies qui a lieu le 1er mai 1891 marque l’apparition d’un nouveau symbole : la fleur d’églantine. Elle doit être de couleur écarlate. De plus, elle doit être arborée par les manifestants en guise de rappel du sang versé dans cette lutte en faveur de la réduction du temps de travail.
Environ 30 ans après l’instauration de la fête du travail, le Sénat décide de faire du 1er mai un jour férié. La journée de 8 heures de travail est également adoptée ce qui consacre une victoire de ce mouvent de lutte.
Durant le régime de Vichy, le gouvernement de François Darlan, au travers de son secrétaire d’État au travail René Belin, décide de faire du 1er mai un jour férié, chômé et payé. Le symbole de cette fête devient le muguet.
La fête du travail disparaît au moment de la Libération. Elle est réinstaurée en avril 1947 suite a une proposition de loi du député socialiste Daniel Mayer. Le ministre du Travail de l’époque, Ambroise Croizat, soutient celle-ci. Cette journée est inscrite comme chômée et payée dans le code du travail mais elle n’est plus considérée comme une fête nationale.
Un édition de la fête du travail plus politique que les précédentes
Cette édition 2022 de la fête du travail a permis de réunir environ 116 500 personnes en France selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Cette mobilisation avait pour objectif de porter des revendications autour de la question écologique mais aussi une volonté de plus de mesures sociales. Les syndicats se sont réjouis de cette journée et notamment du fait que les travailleurs aient répondu présent à leur appel. La lutte contre le passage de l’âge de la retraite à 65 ans et la possible utilisation du 49-3 par Bruno Le Maire était également de mise.
Un moment charnière entre les élections présidentielles et législatives
Certaines personnalités politiques ont profité de cette fête pour faire des déclarations concernant les élections législatives. Au Rassemblement National, Marine Le Pen a boycotté la fête en hommage à Jeanne d’Arc au profit d’une vidéo qu’elle adresse à ses électeurs. En effet, elle appelle à la mobilisation de ceux-ci qui ont tendance à boycotter cette élection et elle y martèle son intention de vouloir confirmer les scores qu’elle a réalisés durant la présidentielle. Pour les partis de gauche, ils se sont donnés rendez-vous à Paris lors de la mobilisation. Jean-Luc Mélenchon (LFI), Julien Bayou (EELV) et Olivier Faure (PS) étaient présents. La question d’une possible alliance à gauche autour du mouvement de La France Insoumise a été évoquée de nouveau par Jean-Luc Mélenchon. Il a également rappelé son objectif de vouloir imposer une cohabitation à Emmanuel Macron et son souhait de devenir Premier Ministre grâce aux élections législatives. Fabien Roussel (PCF) était quant à lui dans le cortège de la ville de Lille.
Des tensions au sein du cortège parisien
Au sein du cortège parisien, des tensions ont éclaté. Des casseurs en ont profité pour s’infiltrer dans le cortège. Ils ont pris pour cible un McDonald’s et des compagnies de banques et assurances notamment. Une « street-medic » s’est également attaquée à un sapeur-pompier de Paris. Elle a essayé de l’empêcher d’éteindre un feu de poubelles en tentant de lui arracher la lance à incendie. N’y arrivant pas, elle l’a ensuite frappé au niveau de son casque. À ce jour, le pompier a déposé plainte et les Sapeurs Pompiers de Paris ont condamné cette agression.
Malgré l’ouverture de certains commerces, la fête du travail reste un rendez-vous incontournable pour les travailleurs. Le succès de l’édition 2022 promet 5 ans de combats acharnés pour porter les revendications de ceux-ci. Rendez-vous est pris en 2023 pour les syndicats et associations représentant les travailleurs.