Avant la course
Le premier Grand Prix de l’histoire à quatre zones DRS?
Après deux saisons sans Grand Prix d’Australie, ce dernier fait son grand retour. Quelques changements ont été apportés au circuit d’Albert Park pour cette saison, avec notamment les virages 8 et 11 retracés. Mais le plus surprenant a été l’annonce de quatre zones DRS. Décision qui n’aura été que de courte durée.
Suite au briefing des pilotes, la troisième zone DRS (la seule incurvée des quatre) a été supprimée. La FIA l’aurait jugé trop à risque à cause de l’effet de marsouinage trop présent en piste. Max Verstappen a fait savoir son mécontentement face à cette dernière décision. Pour lui, la suppression de cette zone DRS n’a aucun intérêt, d’autant plus que seulement une seule écurie se serait plainte.
L’écurie plaignante serait Alpine, mais McLaren exprimerait aussi la même opinion. Fernando Alonso a fait d’ailleurs savoir à plusieurs reprises son mécontentement suite à l’ajout de ces quatre zones DRS.
Selon Charles Leclerc, le DRS n’accentuerait que légèrement cet effet de marsouinage très désagréable pour les pilotes. Un effet de rebond, qu’on a pu très nettement observer sur les pilotes depuis le début de la saison. Pour Leclerc, la suppression de cette troisième zone DRS ne serait pas vraiment utile dans la résolution de ce phénomène.
Des qualifications compliquées
Lors des qualifications, un gros problème de visibilité à cause du coucher de soleil s’est fait ressentir par tous les pilotes en piste et surtout pour ceux passant en Q1. Selon Charles Leclerc, même avec la visière la plus sombre, la visibilité était toujours très médiocre. En conséquence, beaucoup de pilotes perdaient du temps, surtout dans les derniers virages où le soleil était excessivement gênant.
De plus pour un certain de nombre de pilotes, le Grand Prix d’Australie 2022 était une première, comme pour Nicholas Latifi, Yuki Tsunoda, Mick Schumacher ou encore Guanyu Zhou. D’autant plus que ce circuit est connu pour ses virages plutôt piégeux et sa difficulté à autoriser les dépassements.
Enfin, les nombreux drapeaux rouges au cours du week-end n’ont pas aidé les écuries à recueillir énormément de données. Cela a donc eu un impact au niveau des stratégies mises en place. Ces données sont utiles dans l’analyse du comportement de la voiture en piste, par rapport aux nombreux éléments extérieurs pouvant l’influencer, comme le vent, la température (en piste ou ambiante), ou simplement par rapport aux autres voitures.
Dimanche, le Jour J
Le nouveau prince d’Albert Park
Onzième pôle, 2ème victoire de la saison sur trois Grand Prix et quatrième victoire en Formule 1. Le Monégasque réalise même le meilleur temps en course, lui rapportant 1 point en plus, avec un temps incroyablement rapide de 1:20:260, précédemment détenu par Lewis Hamilton en 2019 (1:25.580). Pour bien finir le week-end, Charles Leclerc est également élu pilote du jour.
En seulement trois courses, Charles Leclerc creuse considérablement son écart au championnat des pilotes (71 points, devant Russell à 37 points). Il offre ainsi des points à son écurie Ferrari qui par la même occasion creuse également son écart au championnat constructeur (104 points, devant Mercedes à 65 points).
Il se dit même déçu de l’abandon de Max Verstappen.
« C’est dommage, les gens pourraient penser que je suis content d’avoir cette avance [par rapport à Max Verstappen], c’est sûr que c’est toujours mieux de l’avoir mais après, c’est pas de la façon dont je veux gagner »
Charles Leclerc au micro de Canal+
L’abandon de Carlos Sainz
Si le Grand Prix de Charles Leclerc a été plutôt paisible, on ne peut pas en dire autant pour son coéquipier. Sur la grille de départ, Carlos Sainz partait plutôt loin, en 9ème position. Sa plus mauvaise position de départ avec Ferrari, depuis le dernier Grand Prix de Turquie. Il réalise également un très mauvais départ, le faisant rétrograder à la 13ème position. Malheureusement pour lui, son week-end de course se termine dès le 2ème tour, puisque l’Espagnol perd le contrôle de sa F1-75 dans le virage 9, pour finir par rester bloqué dans le bac à gravier.
Premier podium pour Sergio Perez
Pour l’écurie Red Bull, le constat est plutôt mitigé.
Sergio Perez réalise cependant un très bon week-end. Le Mexicain nous offre même au 23ème tour une bataille contre Lewis Hamilton, mais celle-ci reste de courte durée à cause de l’entrée en piste de la Safety Car au même moment. Il réitère au 36ème tour, mais cette fois-ci avec George Russell. Tentative réussie pour Sergio Perez, puisqu’il réussit à prendre la 3ème place. Il termine finalement par réaliser son 16ème podium en Formule 1 et son premier de la saison.
« C’est un bon résultat, mais malheureusement nous avons perdu Max, ça aurait était bien d’avoir un double-podium pour l’équipe. On a été un peu trop malchanceux dans les premières courses »
Sergio Perez au mcro de Canal+ F1
Max Verstappen, un week-end manqué
Pour Max Verstappen, le week-end est décevant. Selon lui, le plus gros problème de la voiture est au niveau de la balance. Un problème qu’il aura eu tout le week-end. Le Néerlandais doit se contraindre d’abandonner au bout du 39ème tour. À l’ârret, les commissaires de pistes ont finalement éteint un incendie se trouvant à l’arrière de la RB18. L’écurie ne comprend toujours pas le problème, mais il serait probablement lié au sytème d’essence. Pour Verstappen, cet incident est un coup dur.
« C’est inacceptable quand on veut se battre pour le championnat, ça ne peut pas marcher comme ça. Je n’accepte pas la situtation, il faut qu’on travail. 46 points c’est un énorme écart déjà. Maintenant, il nous faut une voiture plus rapide qu’eux [Ferrari], mais on ne l’a même pas pour l’instant. Ça va être compliqué, c’est comme ça, je ne peux pas changer la situation c’est à l’équipe de faire évoluer les choses. «
Max Verstappen au micro de Canal+
Les Mercedes, doucement en progrès
Sur la grille de départ, Lewis Hamilton nous a offert un départ de folie, tout en gagnant deux positions. Malgré ce démarrage incroyable, le septuple champion du monde termine 4ème, derrière son coéquipier George Russel. Justement, le nouveau pilote Mercedes réalise son tout premier podium en terminant 3ème du Grand Prix, ce qui lui permet d’atteindre la 2ème place au championnat des pilotes. Un classement auquel il ne s’y attendait pas.
« [Vous êtes 2ème au championnat des pilotes] Ah bon ? Vous êtes sûr ? Ce week-end je pense qu’on avait la 5ème voiture la plus rapide, dérrière Ferrari, Red Bull bien sûr, mais même aussi derrière Mclaren et Alpine donc pouvoir finir sur le podium et en plus vous dites que je suis 2ème au championnat des pilotes. C’est fou. »
George Russell au micro de Canal+
Le retour des McLaren ?
Ce Grand Prix d’Australie offre également un départ en 7ème position pour le pilote natif, Daniel Ricciardo. Son meilleur résultat en qualifications sur ce circuit, depuis le Grand Prix de 2015 où il était parti de cette même position.
Partant hors du top 10 en 2019, son coéquipier Lando Norris réalise également son meilleur résultat en qualifications à l’Albert Park, en prenant le départ de la course à la 4ème position.
Un week-end encourageant pour les McLaren puisque Daniel Ricciardo termine 6ème, juste derrière son coéquipier Lando Norris 5ème. L’Australien réalise son meilleur résultat pour l’instant, tout en nous offrant une bataille victorieuse contre Alex Albon et Lance Stroll au 22ème tour à la sortie de la pitlane.
Un bilan mitigé pour Alpine
Pour Alonso, le week-end n’a pas été de tout repos. Son crash en qualification suite à un problème hydraulique l’aurait blessé au pouce. De plus, selon lui, la Safety Car, suite à l’accident de Vettel au 23ème tour, aurait “tué” sa stratégie. Ce n’est pas sans ajouter, un problème de graining sur ses roues médium l’obligeant à s’arrêter au pitstop à seulement 4 tours de la fin. En conséquence, il termine dernier. Malgré cela, sa caméra embarquée au niveau du casque, a pu nous offrir une vision du départ exceptionnelle.
Enfin, heureusement pour Alpine, le français Esteban Ocon termine tranquillement son Grand Prix en 7ème position. Ainsi, il permet d’apporter 6 points à son équipe et à lui-même.
« On aurait pu finir 6ème, sur la stratégie c’était bien de partir en pneus durs parcequ’ils fonctionnaient bien, mais la voiture de sécurité a tué ma stratégie. C’était trop tôt et après ça a regroupé tous le monde et j’ai perdu l’avantage que j’avais crée. […] De la malchance en ce moment, mais il reste 20 courses et je pense qu’on pourra compenser cette malchance »
Fernando Alonso au micro de Canal+
Alfa Romeo, AlphaTauri et Haas, le relâchement
Un week-end légèrement en-dessous des attentes pour Alfa Romeo, AlphaTauri ainsi que Haas, mais une chose est sûre, le rookie Guanyu Zhou n’est pas décevant. Il termine 11ème sur un circuit qu’il n’a jamais rencontré, ce qui peut être vraiment encourageant pour la suite de la saison.
Quant au pilote français Pierre Gasly, il a annoncé ce week-end que les AT03 n’avaient subit aucune évolution depuis le début de la saison. Il précise d’ailleurs que l’équipe devrait vraiment s’y mettre, puisque pour l’instant, ils se retrouvent derrière Alfa Romeo et Haas en 8ème position au classement des constructeurs.
Pour Haas, c’est bien la première course de la saison où aucun des deux pilotes n’a pu obtenir des points. Cette course n’a pas été facile pour Kevin Magnussen et Mick Schumacher, notamment à cause de quelques erreurs commises en course comme des sorties de piste. Enfin, grosse frayeur sous Safety Car au virage 17 pour Schumacher, n’étant qu’à quelques centimètres seulement de l’accrochage avec Yuki Tsunoda.
Albon, le héro Williams
Un deuxième phénomène a fait ses preuves ce dimanche. Parti dernier, pour arriver progressivement jusqu’à la 7ème position, le pilote Alexander Albon termine 10ème de la course. Il réussit à marquer le premier point pour son écurie Williams, ainsi qu’à lui-même. Il faut souligner sa gestion des pneus, tout simplement spectaculaire, les conservant ainsi jusqu’au 57ème tour sur les 58 du Grand Prix. Rappelons qu’il a dû prendre le départ avec trois places de pénalité suite à son accrochage avec Lance Stroll au Grand Prix d’Arabie Saoudite.
On ne peut pas en dire autant de son coéquipier Nicholas Latifi, comme en témoigne son énorme accrochage avec Lance Stroll lors des qualifications et qui aurait pu être évité des deux côtés. Il finit la course avant-dernier grâce au problème de graining d’Alonso, l’ayant donc fait remonter d’une place.
Aston Martin, une pluie de pénalités
Le week-end de Nicholas Latifi est semblable à celui de son homologue canadien Lance Stroll. C’est-à-dire plutôt mauvais. L’accrochage inutile avec Latifi lors de la Q1, lui aura coûté 3 places de pénalités, ainsi que 2 points de pénalités sur sa Super licence. Enfin, pour avoir fait sortir Valtteri Bottas au 40ème tour, le Canadien s’est vu à nouveau prendre 5 secondes de pénalité. Lance Stroll doit vraiment faire attention puisqu’il est pour l’instant à 7 points sur sa Super licence. S’il atteint les 12 points sur cette dernière au cours de la saison, il sera suspendu d’une course.
Sebastian Vettel n’y a pas non plus échappé. Après avoir percuté le mur lors de la dernière séance d’essais libre, l’Allemand est revenu au paddock seul, sur le scooter du commissaire en empruntant la piste. Une situation plutôt cocasse, jusqu’au moment où la FIA lui inflige une sanction de 5 000€ d’amende. Une sanction jugé excessive pour lui. Il a d’ailleurs demandé des explications sur l’utilisation de ces 5 000€ d’amende ainsi que pour les 50 000€ d’amende qu’avait reçu Max Verstappen pour avoir touché l’aileron arrière de Lewis Hamilton lors du dernier Grand Prix du Brésil. Pendant la course, il abandonne au 23ème tour après avoir percuté le mur suivant le deuxième virage.
Après la course
La Conférence d’après course
La conférence d’après couse s’est partagée entre le top 3, Charles Leclerc, Sergio Perez et George Russell. Globalement, chacun pense qu’il est primordial d’apporter des évolutions au cours de la saison.
Russell dit savoir que sa W13 E a du potentielle, mais que cela prendra du temps avant de pouvoir l’exploiter. Même si Mercedes apporte des évolutions aux voitures, celles-ci sont finalement moins voyantes que celles de Red Bull ou Ferrari.
Quant à Perez, il n’aurait pas pu faire mieux pour battre Ferrari ce week-end. De plus, les RB18 auraient un problème de balance. Il rajoute un fait intéressant. Les deux voitures seraient différentes et l’écurie n’arriverait pas vraiment à analyser le problème qu’a la voiture du champion du monde en titre. Ils espèrent repartir de zéro lors du retour de la F1 en Europe, dans deux semaines.
Pour Leclerc, le week-end était parfait. Il ne pensait pas avoir un tel rythme ce dimanche et reste très confiant pour la suite. Surtout que malgré l’abandon de Carlos Sainz, Ferrari a pu fêter sa 240ème course ce dimanche ainsi que son meilleur début de saison jamais réalisé depuis 18 ans. Enfin, le Monégasque a pu davantage fêter sa victoire puisque les pilotes partant en première ligne pour finir par gagner ce Grand Prix se comptent au nombre mince de 24 pilotes. Précisons que le Grand Prix d’Australie (à Melbourne) est au calendrier de Formule 1 depuis 1996 et que cela n’avait pas été réalisé depuis Lewis Hamilton en 2015.
La suite ?
Charles Leclerc veut aborder le prochain week-end de course en Italie comme ils l’ont fait pour les trois derniers Grand Prix. De plus, même s’il abandonne au prochain Grand Prix, il conservera son avance au championnat des pilotes. Pour Max Verstappen, on espère que son écurie réglera le problème concernant sa voiture, pour que lui et Charles Leclerc puissent nous offrir à nouveau des batailles phénoménales, comme au Grand Prix de Bahreïn ou d’Arabie Saoudite.
Rendez-vous dans deux semaines pour le Grand Prix d’Italie.