« Comment le triathlon est arrivé dans ta vie, quel a été l’élément déclencheur ?
« Ce qu’il s’est passé, c’est qu’il y a à peu près une dizaine d’années, j’ai un ami, un petit peu plus vieux que moi, qui a fait un triathlon en Norvège qui s’appelle le Norseman qui est réputé comme l’un des plus durs au monde. Et je ne sais pas pourquoi, mais cela m’a toujours fasciné, donc je me suis lancé dans le triathlon. À l’âge de 19 ans, j’ai acheté mon premier vélo et je me suis inscrit à mon premier triathlon à Montréal. J’ai pu participer à cet ITU lorsque je vivais au Québec pour mes études. »
« Parle-nous un peu de ta passion, qu’est-ce qui t’as plu dans la pratique de ce sport peu commun qu’est le triathlon ? »
« Tout d’abord le triathlon, je pense que c’est un sport où il faut être rigoureux, passionné, surtout sur les longues distances. On y passe beaucoup d’heures entre le vélo, la natation et la course à pied. Cela représente plus de 15 à 20 heures par semaine. Il faut vraiment aimer faire ces efforts et c’est ce que j’apprécie dans ce sport. La discipline qu’il faut s’imposer, tout cela demande énormément de dévouement. On ne peut pas tricher pour être performant, ça passe par le travail, il faut s’entraîner encore et encore. »
« Comment est-ce que ça se passe concrètement pour toi le triathlon. Est-ce que tu peux nous expliquer comment se pratique cette discipline ? »
« Le triathlon, c’est un mélange entre trois sports. Premièrement, la natation, les distances vont bien sûr varier en fonction des formats que l’on veut faire. Ensuite, on a le vélo, puis la course à pied. Sur la distance que je fais, qui est le Half Ironman, c’est 1.9 km de natation, 90 km à vélo et 21 km à pied. »
« Comment fais-tu pour allier études et sport de haut niveau ? Au niveau du rythme de vie avec les entraînements et les compétitions, explique-nous comment tu t’organises. »
« L’avantage d’étudier à l’INSEEC ? C’est qu’on a quasiment des horaires aménagés qui permettent de pouvoir s’entraîner plus facilement les après-midi où l’on est libéré. Cela laisse beaucoup de temps. Je vais donc m’entraîner avant les cours le matin. En me levant à 5 h 30, je vais courir ou faire du vélo. Après les cours de la matinée, j’utilise le reste de mon temps pour faire un ou deux sports. Puis sur le week-end, quand je peux, j’essaie de pratiquer les trois disciplines. Cela peut représenter un volume horaire de 20 à 25 h en été.
Pendant la préparation, on ne fait pas que des longues distances. On fait beaucoup de triathlon sous des formats plus courts. Ce sont des sprints ou des olympiques afin d’habituer le corps et un peu la nutrition à l’effort court pour de gagner en vitesse. Quand on fait du long et qu’on est jeune, on a tendance à se « tasser » et à ne pas gagner en vitesse. C’est donc vraiment très important de rajouter du rythme. Cette année, je suis licencié au club de Thonon en troisième division. Cela permet vraiment de faire des formats courts pour mettre du rythme et en groupe donc c’est génial pour ça ! »
« Suite à tes récentes performances et résultats, tu as pu te qualifier pour une prestigieuse compétition internationale. Quel a été ton parcours pour en arriver là ? »
« Eh bien en fait, au début de l’année 2021, j’avais envie de me qualifier au championnat du monde d’Half Ironman. Il fallait donc que je finisse dans les 2 premiers de ma catégorie d’âge, les 18-24 ans, sur les deux Half Ironman qualificatif que j’avais choisi. Sur celui d’Andorre, j’ai malheureusement eu des problèmes d’estomac et la course ne s’est pas passé comme prévu. Je me suis donc rendu sur le suivant au mois de septembre dernier, au Half Ironman d’Aix-en-Provence. J’y ai très bien performé et j’ai pu finir 2ème des 18-24 ans. Et ainsi me qualifier au championnat du monde en Utah en octobre 2022. Les meilleurs athlètes mondiaux y seront réunis, il y aura plus de 4 000 participants. J’ai hâte et ça va être super ! »
« Quels sont tes objectifs pour l’année à venir et ces internationaux aux USA ? Comment tu comptes organiser ta préparation pour cet événement ? »
« Pendant longtemps, je me suis toujours préparé tout seul, mais cette fois, j’ai décidé de faire appel à des gens plus qualifiés. J’ai un ami qui me coach en course à pied, c’est l’entraîneur au club de Thonon en athlétisme. J’ai rejoint ce club de Thonon en triathlon, afin de progresser surtout en natation. On trouve toujours des amis avec qui roulent, c’est notre force, on a vraiment un groupe complet pour ça. À l’INSEEC, il y a beaucoup de gens avec qui s’entraîner. C’est un bon cadre pour l’entraînement, on progresse bien et il y a des sportifs de haut niveau avec qui je peux partager mes expériences. Donc, c’est parfait.
J’ai commencé la saison il y a 3 semaines avec le 10 km de Villeurbanne avec un chrono tout à fait raisonnable dans les 35 min. Je pars ensuite fin mai pour l’Half Ironman d’Aix-en-Provence, qui va servir de préparation afin de tester le nouveau matériel. Le nouveau vélo par exemple et la nutrition qui va changer. Par la suite, je vais faire quelques courses fun avec le club ou avec des amis. Afin de garder un peu le rythme. Mais le but, c’est vraiment de se focaliser sur les championnats du monde donc de ne pas trop fatigué le corps avant. La dernière étape, un mois avant les championnats du Monde, ce sera la Run mate. C’est une course associative en relais autour du lac Léman, où l’on court contre le cancer du sein.
Les championnats du monde sont, bien évidemment, le gros objectif. Une fois cette échéance passée, j’ai envie de passer sur de plus longues distances avec des Full Ironman. Je me fixe cet objectif d’ici peut être mai 2023. Donc, les championnats du monde, c’est une étape dans ma progression. »
Avec le retour des beaux jours et de la période estivale qui vient, Paul Chevrel va pouvoir intensifier sa préparation. Son objectif pour les mondiaux est de terminé dans le top 40 des 18-24 ans. Pour une première participation, c’est un défi de taille qu’il est prêt à relever. Cela passera d’abord par une bonne performance et de bonnes sensations engranger au Half Ironman d’Aix-en-Provence le mois prochain.
Article écrit par : Adrien Cochet