Hommage cinématographique
Ce film franco-italien affirme et clame son côté fiction et non documentariste. Jean-Jacques Annaud déclare : “J’ai tourné ‘Notre-Dame Brûle’ comme une fiction, sauf que c’est vrai”.
Selon le réalisateur, la fiction permet l’identification du public à l’œuvre. Tandis qu’un documentaire relate un événement. Le but est de retrouver et de partager l’émotion qu’ont ressenti les parisiens sur place et le désemparement des Français ce jour-là.
Le monument et l’histoire que représente la cathédrale transcendent la foi. Athées et croyants ont vu un symbole parisien tomber. Ce film parle à tous ceux dont la nostalgie s’est emparée.
C’est un réel et vibrant hommage aux sapeurs-pompiers de Paris. Il est indéniable que sans la percée qu’ils ont réalisée au cœur du feu, orchestrée aussi dans le film, la cathédrale de Notre-Dame de Paris n’aurait peut-être pas tenu.
Fiction et réalité
Pour pouvoir aborder ce film, les équipes ont dû rencontrer les témoins, les acteurs du sauvetage que sont les pompiers. Lire des rapports et des témoignages ne fut qu’une infime partie de la recherche.
Le réalisateur Jean-Jacques Annaud fut même étonné de voir des coïncidences presque hollywoodiennes être la réalité. Il emploie l’exemple des équipes de pompiers de premier secours. Les femmes représentent 1 % des effectifs et pourtant, deux femmes se trouvaient sur les lieux de l’incendie. On aurait pu y voir un acte de parité et de représentation durant la séquence sans être au courant que c’est une coïncidence bien réelle.
Une scène bien spécifique nous prouve cette devise de l’invraisemblable vrai et du plausible inventé. Les équipes de pompiers ont été en proie à la certitude de l’effondrement de la cathédrale. Dans le film et dans les faits, cette certitude glaçante affirmait que la rue du Cloître verrait bientôt les ruines du monument tandis que le feu se propageait dans le quartier et gagnerait l’entièreté de l’île de la Cité.
Bien heureusement, ce ne fut pas le cas. Vous le verrez bien détaillé, heure par heure durant les 1h50 que dure cette œuvre. Des séquences sont de réelles images et vidéos prises sur le moment par des témoins, ce qui communique l’impact et la tension des événements durant le film.
Quelques chiffres
Il est évidemment difficile de recréer les conditions d’un film coup de poing. Tout comme les autres œuvres du réalisateur telles que “ La Guerre du Feu” en 1981 ou bien “Le Nom de la Rose” en 1986 et encore récemment “Or Noir” en 2011. La tension, les situations et le ton du film n’ont pas été le fruit du hasard.
Le budget du film s’élève donc à 30 millions d’euros. Budget bien prévu, car le réalisateur a la réputation d’être très méticuleux, chaque scène est prévue et les fiches techniques bien détaillées.
Ce sont pour le moment 400 000 spectateurs qui ont profité du Printemps du cinéma pour assister au film.
Une fin ouverte ?
Le réalisateur a tenu à explorer et à énoncer différentes hypothèses sur le début de l’incident. Encore un mystère aujourd’hui, il a choisi de ne pas tenir une position et finalement de ne pas répondre à cette question. Ce qui contribue d’autant plus à cette réalité frappante que la fiction est aussi une identification romancée de la réalité.
Encore à l’affiche, nous vous invitons à vous faire votre propre avis ! Pour suivre l’actualité des fouilles pendant la restauration de la Cathédrale, voici : Le Sarcophage de plomb de Notre-Dame : une découverte mystérieuse.
Bien qu’un film ne traduira pas la tragédie historique de ce sinistre dans le moindre détail, le cinéma permet de marquer les esprits et inscrire dans la culture les événements majeurs.