Origine
En cette période hivernale, beaucoup décident de partir en montagne pour pratiquer le ski alpin. Cette discipline olympique est née dans deux régions du monde, la naissance dans un seul lieu n’étant pas prouvée. Rentrée au programme des Jeux Olympiques en 1936, cette discipline fait succès. La Scandinavie ainsi que l’Altaï, dans les régions montagneuses d’Asie Centrale, sont les deux lieux sujets à controverses de la naissance de cette pratique.
L’étymologie du mot ski est elle-même tout aussi mystérieuse. Plusieurs pistes sont abordées : ski provenant de l’ancien norvégien “skidh” qui veut signifier une accroche au pied pour la neige (une chaussure, une raquette comme un bout de bois fixe).
Pourquoi
Cette pratique, initialement exercée en Europe du Nord et en Chine, était utilisée dans le domaine de la guerre et la chasse. Se mouvoir plus rapidement et sans encombre était essentiel. Ces matériaux techniques de chasse font échos à ceux des Inuit qui se meuvent également sur la neige et la glace avec des traîneaux. Traquer des proies longtemps par ces températures est un premier obstacle, mais bien vite, le moyen de se déplacer en fut un plus important. Il fallait trouver des moyens efficaces, rapides, et sans grand encombre pour pouvoir suivre des groupes animaliers à la trace sans prendre trop de retard.
Voir article : Peuples du monde : mais qui sont les Inuit ?
Un sport dès le Moyen-Âge
Au Moyen-Âge, il existe des courses à skis sous le règne norvégien du roi Harald, relaté dans sa Saga. Dans la mythologie norroise, Ullr, dieu de la chasse et de l’hiver, est lui-même représenté comme un skieur. En Finlande, le ski est aussi une pratique très répandue. Les finnois et majoritairement les Sâmes ou encore lapons sont les plus recommandés.
Les Sâmes sont un peuple vivant au nord du cercle polaire, des côtes Atlantique Nord en Norvège jusqu’à la presqu’île de Kola au Nord de la partie occidentale de la Russie. Ils vivent également et surtout de l’élevage des rennes, d’où la pratique du ski quotidienne dans leur mode de vie. Ils sont désignés comme des “Skridfinnar” qui veut dire “Finnois skieur”.
Le chroniqueur danois Saxo Grammaticus affirme : « les Finnois, qui se sont toujours déplacés sur des planches glissantes, filent aussi vite qu’ils le veulent et sont réputés capables d’apparaître et de disparaître en un éclair. Sitôt après avoir touché leur ennemi, ils s’envolent aussi vite qu’ils ont surgi, mais sans que leur retraite ne soit plus prompte que leur approche ».
Arrivée en Europe
Henri Duhamel, alpiniste grenoblois, se voit recommander par un représentant norvégien à l’exposition universelle de Paris de 1878 des skis rudimentaires pour mieux se déplacer. C’est alors à Chamrousse qu’il tentera le ski que nous connaissons en 1879. Henri Duhamel est un pionnier du ski français. Il apprend la pratique du ski à ses amis de Grenoble et fonde par la suite le premier ski-club de France.
Le ski avec l’armée
C’est en 1900 que l’armée installe définitivement la pratique du ski en France dans le but de contrôler les frontières franco-italienne et de mieux connaître le territoire alpin. C’est d’ailleurs en 1904 que se crée l’école de ski normale à Briançon. Henri Duhamel est lui-même affecté au 28e bataillon alpin de chasseur à pieds.
De nos jours, les chasseurs alpins sont toujours très actifs. Depuis 1888, ces fantassins de l’Armée de Terre française sont spécialisés dans le combat en milieu montagneux. Polyvalents, ils sont formés à partir de deux corps de métiers militaires : le corps des chasseurs à pieds et celui des troupes de montagne. C’est donc tout naturellement qu’ils allient les coutumes de ces deux corps.
Tourisme de montagne
C’est à la fin du XIXe siècle que s’est développé le tourisme montagnard, comme d’autres types de tourismes. Les activités estivales commencent à séduire et finalement un tourisme s’installe. Les hôteliers, qui voient d’un très bon oeil ce nouveau business, créent des stations de ski telles que la célèbre Chamonix. De ce fait, les saisonniers peuvent donc travailler presque à l’année en tournant entre mers et montagnes. C’est donc cette activité hivernale qui va contre-balancer le succès de l’océan en été.
La plupart des stations se sont développées sous le gouvernement du Général De Gaulle dans les années 1960 jusqu’au gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing avec le plan « neige » qui s’arrête en 1977. Des barres de bétons viennent donc côtoyer les villages de montagnes pour développer une activité touristique qui fut un succès. La France devient un incontournable des vacances d’hiver. Ce plan neige voit alors s’élever les stations : Avoriaz, Les Arcs, Tignes et bien d’autres.
Des remontées mécaniques sont implantées dans les plaines et l’École de Ski Française ouvre ses portes aux jeunes enfants, et adultes.
Pas seulement un sport, une culture.
Désormais, la France entretient sa relation avec la pratique du ski avec fidélité. Les sportifs français honorent donc leur patrie durant les compétitions internationales comme aux Jeux Olympiques d’Hiver, comme récemment à Pékin. Voir l’article : Départ canon pour nos biathlètes français au JO 2022 !
Simon Billy, skieur français et recordman de France ainsi que vainqueur de la Coupe du Monde l’an dernier vient également de marquer la tradition en devenant champion de monde de ski de vitesse. Voir l’article : Simon Billy : le nouveau recordman de ski de vitesse.
Après la vague de Covid-19 qu’a péniblement essuyé la pratique du ski, le taux de remplissage dépasse les 80% dans les massifs alpins français. Amateurs et avancés viennent y tromper la morosité de la vie quotidienne. On dit souvent que les français travaillent pour vivre et non vivent pour travailler. En voici, l’exemple parfait. Presque devenu un sport élitiste, il fait sujet de controverse face aux prix exorbitants de certaines stations qui pourtant ne suivent que la courbe de l’offre et la demande. Pourtant, les sports d’hiver font partie de ces activités que les français ne rechignent pas à payer.
Classé parmi les cinq activités préférées des français, le ski n’est plus qu’une histoire scandinave, c’est désormais une passion française.