Ricardo Bofill est né à Barcelone le 5 décembre 1939 d’une mère vénitienne et d’un père architecte. Il entre à l’école d’architecture de la ville (ETSAB), avant d’y être exclu quelques années plus tard en 1957 à cause de ses engagements politiques. Malgré cette déconvenue, ce jeune homme plein d’ambition choisit de poursuivre et de finaliser ses études d’architecture en Suisse. En 1963, il revient dans son pays natal afin de fonder son propre atelier et s’entoure de professionnels et d’intellectuels comme des sociologues et le poète José Agustín Goytisolo.
Un homme engagé contre le franquisme
À cette époque, l’Espagne est encore une dictature franquiste (de 1936 à 1975) et la Catalogne est particulièrement touchée. En effet, une forte répression culturelle sévit et les libertés démocratiques sont supprimées. Dans ce contexte, et depuis son adolescence, Ricardo Bofill est engagé et fait partie de ce que l’on a nommé la « Gauche divine ». Ce mouvement se compose alors d’intellectuels catalans et hispanophones qui appartiennent « à divers partis politiques illégaux et démocratiques ». Ils représentent « l’antifranquisme large ».
Faire de l’architecture un Art à part entière
Esprit libre et contestataire, ce catalan définit l’architecture comme « la victoire de l’homme sur l’irrationnel ». Ricardo Bofill voulait innover et aller toujours plus loin pour repousser les limites de son art. Pour lui, l’architecture devait être aussi « démocratique ». En effet, « son but était de réinventer le logement social avec l’idée que l’on pouvait vivre à un prix modeste dans un bâtiment qui avait quand même une certaine ambition architecturale ».
Ricardo Bofill, ce sont des centaines d’œuvres à travers le globe comme l’hôtel W en forme de voile de bateau à Barcelone, le Palais des Congrès à Madrid et les gratte-ciels Donnelley et Deardbon à Chicago. En France, l’architecte a aussi marqué le paysage de son empreinte. On retient notamment le quartier Antigone à Montpellier et les espaces d’Abraxas dans la banlieue de Paris.
Marquer son temps
Les œuvres architecturales de Bofill ont aussi inspiré nombreux de ses contemporains. En effet, Terry Gilliam a filmé plusieurs des scènes de son film « Brazil » aux espaces d’Abraxas. Ces derniers apparaissent aussi dans le dernier volet de la saga Hunger Games. À Barcelone, c’est le Walden 7 qui interpelle et devient un emblème de la ville. Sa renommée est telle que ce lieu apparait dans le célèbre roman « L’amant bilingue » de Juan Marsé.
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Les dix bâtiments emblématiques de Ricardo Bofill
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